L’enquête initiale sur les allégations de maltraitances et d’abus sexuels au sein de l’établissement scolaire catholique de Notre-Dame de Bétharram à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, s’est étendue pour inclure désormais 76 plaintes. Certains de ces incidents remontent à la fin des années 1990.
Un internat pas si catholique
Le passé trouble de l’établissement Notre-Dame de Bétharram continue à être mis en lumière. Alain Esquerre, un ancien élève de cette école privée catholique des Pyrénées-Atlantiques et lanceur d’alerte, a récemment déposé 43 nouvelles plaintes d’anciens pensionnaires. Ces nouvelles allégations de sévices, qu’ils soient physiques ou sexuels, viennent s’ajouter aux 33 plaintes déjà enregistrées depuis mi-janvier, portant ainsi le total à 76 cas soumis à la justice en seulement trois mois. Ces plaintes supplémentaires seront désormais transmises à la gendarmerie en charge des enquêtes.
Des enfants marqués à jamais
Depuis qu’il a lancé un groupe Facebook à l’automne dernier pour recueillir les témoignages des victimes de l’institution, Alain Esquerre, lui-même plaignant, a été inondé de récits. Les anciens élèves de cet établissement fondé en 1837, réputé pour sa rigueur, rapportent des histoires de violence physique, d’humiliations, d’attouchements et même de viols, décrivant un environnement toxique qui a longtemps prévalu. Alors que les premières accusations concernaient la période de 1970 à 1990, les nouvelles plaintes couvrent des périodes plus récentes, allant jusqu’au début des années 2000, précise Esquerre, qui a fréquenté Bétharram de 1980 à 1986.
21 anciens membres visés, et 11 toujours vivants
D’après ses propres calculs, les accusations concernent un total de 21 adultes, qu’ils soient ecclésiastiques ou surveillants, parmi lesquels 11 sont encore en vie. Il précise qu’un groupe composé de deux laïcs vivants et d’un prêtre décédé se démarque particulièrement.